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Sur les Chemins de Saint Jacques de Compostelle, Audressein...

L'Eglise romane Notre Dame de Tramesaygues à Audressein

Vous qui passez par-là, prenez garde ! Que vous soyez un visiteur égaré sur la route ou un fidèle connaisseur de paysages grandioses et d'émotions esthétiques rares, ce coin du Couserans vous réserve bien des surprises et des séductions renouvelées.

Ils sont en effet nombreux ceux qui, au hasard d'un bref séjour, ont éprouvé le désir d'y revenir ou d'y installer leur vie.

Car nul besoin d'attaches ou de racines pour laisser son cœur ici : cet arpent des Pyrénées ariégeoises opère sur vous un irrémédiable envoûtement, vous transportant de saisons en années, de fascination en émerveillement C’est à treize kilomètres de St Girons, à une cinquantaine de Foix, dans le Castillonnais, que vous découvrirez le village d'Audressein dans la vallée de la Bellongue à 508 m d'altitude. Il s'est vidé de ses populations jeunes, parties comme bien d'autres, étudier et travailler dans les villes voisines : il ne compte plus aujourd'hui que 107 habitants.

Il n’a pas 1'allure "accrocheuse " des architectures qui vous font signe de très loin. Il gagne à être apprivoisé et redécouvert. Un récent panneau routier signale, à 1’entrée du village, qu'il abrite un véritable joyau artistique chargé d'un passé glorieux : une charmante chapelle située au confluent de deux rivières, le Lez et la Bouigane. Cette situation topographique particulière a valu au sanctuaire le nom de Notre-Dame de Tramesaygues (" en tram dos aygues " entre deux eaux, en Occitan).

Il faut se rendre au centre du village après le Monument aux morts pour en apprécier la vue générale : en effet l'église, forme un ensemble architectural exceptionnel, vue du vieux pont, avec son portail d’enceinte du XIIIème le presbytère et le cimetière.

 

 

 

Audressein065

Comment expliquer cette dévotion à Notre Dame de Tramesaygues qui existait déjà bien avant cette date et qui se perpétue chaque année le 8 septembre, jour de la Nativité de la Vierge, par un pèlerinage réputé, dépassant les limites des vallées voisines ? On attribue cette vénération aux multiples miracles qu’elle aurait accomplis et qui renforcèrent la ferveur des pèlerins, lui attirant la protection des plus grands seigneurs du royaume (voir les exvotos du porche). Elle est personnifiée par une statue de bois polychrome du XVème siècle qui se trouve encore dans l'église actuelle et qui succéda, dit-on, à la première représentation, brûlée dans l'incendie du sanctuaire primitif. 

 

Audressein068

Son visage doux et gracieux est surmonté d'une draperie pliée en accolade sur le sommet de la tête, comme le voulait la tradition vestimentaire des femmes de la vallée de la Bellongue. Les mêmes plis en accolade sont rappelés par 1'artiste au bas du vêtement de la Piéta, donnant une unité et une harmonie à cet ensemble. C'est un véritable témoignage des coutumes locales qui parvient jusqu'à nous grâce à cette sculpture polychrome. La vierge soutient son fils descendu de la croix : le sculpteur a su traduire le contraste entre le pathétique abandon du corps inerte qui repose dans ses bras et l'impression de grande sérénité du visage de la madone.

 

Nous savons maintenant grâce au relevé fait en 1995 par Patrice Calvel, architecte en chef des Monuments Historiques qu'il existe des traces de l'église romane primitive. Cette étude faite en vue de la restauration de la chapelle, a permis d'en restituer le plan initial. Nous lui devons les plans et les coupes de cette réactualisation.

Sur cette coupe transversale sud-nord, on a mis en évidence l'emprise de la chapelle romane à l'intérieur de l'église actuelle.

 

 

En février 2001 Olivier Naviglio, architecte en chef des Monuments historiques et maître d'œuvre des travaux pour la réfection de la toiture, confirme cette romanité encore visible à l'œil nu sous les combles: une corniche et les modillons sculptés de la nef sud préexistaient avant la construction des bas-côtés. Cette corniche représente une frise de rinceaux de feuillages très stylisés. On peut observer sur les modillons une alternance de motifs à décor géométrique et animalier très proches de ceux de l'église d'Ourjout.

L’architecte fait aussi remarquer que " les vestiges des lauzes scellées sur l'extrados du voûtement indiquent la disposition et la nature des matériaux de la couverture de l'église puisqu'elle était constituée d'une nef unique ".

 

 

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  • L'association ARTSriège a pour objectifs la valorisation des Chemins de Saint Jacques de Compostelle, la mise en lumière du patrimoine religieux, rural,industriel,et paysager de la commune d'Audressein et du Castillonnais.
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